Immobilier : les prix de vente en baisse, une première depuis 15 ans !
On n’avait pas vu ça depuis 15 ans à Lyon : les prix de vente des appartements et des maisons sont en baisse en ce début d’année 2023. Tous les arrondissements sont concernés, même les plus côtés comme le 6e ou le 4e.
2% de baisse en moyenne
Sur un an, le prix de vente d’un appartement a baissé de 2% à Lyon. Il s’établit désormais à 4 959 euros le m². La tendance avait déjà été remarquée fin 2022, et elle s’accentue en ce début d’année 2023.
Tous les arrondissements sont concernés, même le très huppé Lyon 6. Là, près du Parc de la Tête d’Or et du célèbre lycée du parc, les prix sont passés de 6 487 euros le m² en décembre à 6 415 euros en février.
La Croix-Rousse est également touché par le phénomène. Dans ce quartier très apprécié par les bourgeois bohèmes, les prix ont flanché pour s’établir à 5 888 euros le m², presque 100 euros de moins en 6 mois. Ses petits appartements, appartenant jadis aux Canuts, ont perdu de leur charme depuis la crise sanitaire. Les Lyonnais sont à la recherche d’espace et d’extérieurs.
Le 9e arrondissement a beaucoup perdu ces derniers mois, mais semble reprendre un peu de couleurs. Les prix sont restés stables en ce début d’année 2023 après une baisse de près de 2% en décembre.
Les prix d’un appartement ancien par arrondissement
Si vous voulez acquérir un appartement, voici la somme que vous devrez débourser, par arrondissement :
- Lyon 1 : 6019 euros le m²
- Lyon 2 : 6 469 euros le m²
- Lyon 3 : 5 322 euros le m²
- Lyon 4 : 5 888 euros le m²
- Lyon 5 : 4 824 euros le m²
- Lyon 6 : 6 415 euros le m²
- Lyon 7 : 5 310 euros le m²
- Lyon 8 : 4 498 euros le m²
- Lyon 9 : 4 472 euros le m²
Pourquoi cette baisse des prix dans l’immobilier à Lyon ?
Plusieurs facteurs entrent en compte pour expliquer ce retournement du marché immobilier à Lyon. D’abord, comme partout en France, la hausse des taux d’intérêts (qui devraient s’établir à 3% à la fin du premier trimestre 2023) rend l’accès au crédit immobilier plus difficile. Les banques prêtent moins facilement et les futurs acheteurs doivent arriver avec un solide apport personnel. Forcément, cela limite l’accès à la propriété.
Ensuite, le prix de l’immobilier s’est envolé ces dernières années dans la Capitale des Gaules. Le marché revient doucement à une situation un peu plus normale.
Troisième raison : les Lyonnais ont envie d’espace, de grandes surfaces, depuis la crise du Covid. Le marché des T4 ou des maisons étant inaccessible pour beaucoup d’habitants, ils se tournent vers l’extérieur de la ville et les communes limitrophes, quitte à faire de nombreux kilomètres pour trouver leur bonheur immobilier. C’est ainsi que des petites villes, comme Tarare, à 40 km, voient les prix de leurs logements augmenter (+8%, mais avec des maisons à vendre à moins de 200 000 euros).
Lyon et Villeurbanne sont désormais soumises à l’encadrement des loyers. Pour les investisseurs, les petites surfaces étant encore chères, la rentabilité prévue est moindre. Ils se désengagent doucement.
Enfin, la politique écologiste peut aussi expliquer la baisse des prix et celle des ventes. En effet, pour celles et ceux qui travaillent en dehors de Lyon, l’idée de vivre dans la ville peut désormais se poser. La mise en place de la ZFE (zone à faibles émissions) et du 30 km/h dissuade de prendre la voiture en centre-ville. Le nombre record de bouchons aux entrées et sorties de Lyon, tous les matins et tous les soirs, effrayent. Et finalement, les autres villes de la Métropole attirent des Lyonnais qui veulent garder leur liberté.