La pandémie du coronavirus bouleverse à peu près tous les secteurs d’activité. Le marché de l’immobilier n’est pas épargné. Quels sont les effets de la crise du Covid-19 sur le secteur du logement ?
Les chantiers de construction en mode pause
Face à l’épidémie du coronavirus, le gouvernement a demandé l’arrêt des commerces et des loisirs ainsi que la mise en place du télé-travail pour toutes les activités où c’est possible. En revanche, les chantiers de constructions n’ont pas pour ordre d’arrêter. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a ainsi déclaré : « il est bien évidemment admis que les personnes qui exercent une activité qui les oblige à travailler en extérieur, chantiers de bâtiments et travaux public notamment, doivent la poursuivre« .
Dans la réalité, une suspension temporaire des chantiers est en cours afin de réorganiser le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). En effet, avec le coronavirus, il est remarqué sur les sites de construction :
- Des mesures de protection sanitaire non observées ;
- Des difficultés d’approvisionnement en matériels et matériaux de construction ;
- Des forces de l’ordre qui interviennent fréquemment pour arrêter les activités de construction.
Ces différentes situations ont paralysé le secteur. Les chefs d’entreprises et les ouvriers ont l’impression d’être plus exposés aux risques sanitaires. Les chantiers se mettent en pause les uns après les autres si bien que 90 % des chantiers de construction sont à l’arrêt en France, d’après la Fédération Nationale des Travaux Publics qui représente 8 000 entreprises et 300 000 salariés. Les autorités, qui ont souhaité maintenir cette activité économique jugée essentielle, se retrouvent aujourd’hui dans une situation plus compliquée où un millions de salariés pourrait être au chômage technique pendant plusieurs mois avec des retards à prévoir sur l’ensemble des chantiers.
Fermeture des agences immobilières
Le confinement, adopté par la France depuis le 17 mars 2020, vise à restreindre les contacts humains et les déplacements au niveau national. Elle interdit les rassemblements et la limitation des activités professionnelles telles que définies par les lois d’Etat d’urgence sanitaire. Les agences immobilières sont des intermédiaires clés sur le marché de l’habitat. Que cela concerne des opérations d’achat, de vente et même de location, ils sont incontournables. Leur objectif principal est de mettre en relation les personnes qui ont un projet immobilier avec des biens adaptés, ce qui nécessite forcément des contacts physiques. En réponse à la crise sanitaire actuelle, la quasi-totalité des agences immobilières ont dû fermer leur porte et adopter le télétravail, espérant que la situation sanitaire s’améliore.
Si les conseils à distance, les signatures électroniques et les visites virtuelles entre les clients sont possibles, ce n’est pas suffisant pour prendre la décision d’achat d’un appartement ou d’une maison. Cette situation entraîne le gel du marché des transactions immobilières.
Report des projets d’achat et de vente
Les sorties sont strictement contrôlées depuis l’annonce du confinement en France. Les agences immobilières et les offices notariaux sont en situation de pause forcée. Alors un projet d’achat et de vente pendant la pandémie du coronavirus ne peut s’effectuer aisément.
De nombreuses personnes, surtout les vendeurs, trouvent judicieux de reporter purement et simplement leur transaction immobilière. Pour autant, cela ne sous-entend pas qu’ils ne sont plus vendeurs de leur logement. Une fois le retour à la normale, il sera possible de retrouver de nouveau leur appartement ou leur maison en vente.
Quant aux potentiels acheteurs ou locataires, leur projet immobilier est en stand-by. Toutefois, la période est idéale pour mieux le repenser. Ils peuvent suivre de près l’évolution des prix, redéfinir leurs besoins et leurs préférences, lister les critères nécessaires, et faire un point sur leur situation financière. Ils seront ainsi prêts et gagneront du temps dans la réalisation de leur rêve, une fois que tout redeviendra normal. En revanche, de nombreux acheteurs risquent de perdre en pouvoir d’achat suite à une période en chômage partiel, un licenciement ou une liquidation judiciaire. Leur projet d’acquisition immobilière peut être revu à la baisse ou tout simplement reporté.
Possibilité de baisse des prix dans l’immobilier
Avec le coronavirus, les nouvelles annonces sont presque absentes sur le marché. Le marché n’est plus dynamique et il faudra du temps pour qu’il le redevienne. Sur le portail de plusieurs agences, des baisses de prix sont déjà à observer. Est-ce un début de crise immobilière ? Certains anticipent déjà une récession très forte des prix des maisons et des appartements.
Le patron de SeLoger Bertrand Gstalder a opiné sur cette question. Il pense qu’il faut être très prudent et ne pas faire des généralisations nationales. Néanmoins, il s’attend à une forte réduction des volumes de transaction et une « légère baisse des prix en fonction des territoires« . Avec plus de 2 millions de demandes de chômage partiel et de nombreuses entreprises qui risquent d’être en liquidation judiciaire dans les mois à venir, beaucoup de Français vont perdre en pouvoir d’achat et ne pourront pas acheter le bien tant espéré. De plus, d’autres seront obligés de mettre en vente leur domicile ne pouvant pas s’acquitter des mensualités de leur crédit bancaire. Alors, son analyse semble minimiser l’impact de cette crise sanitaire sur le marché immobilier.