L’économie mondiale va connaître une récession due au coronavirus Covid-19. Les effets de cette maladie infectieuse émergente se fait déjà ressentir sur les firmes et sur presque toutes les activités économiques. Cette épidémie contamine également les taux des crédits immobiliers.
Le coronavirus pourrait baisser les taux d’intérêt immobilier
Plusieurs mesures ont été annoncées par les décideurs économiques, notamment les banques centrales (BOA, FED, BCE, etc…) aux fins d’estomper les impacts de la crise sanitaire du Covid-19. Ces mesures consistent à :
- Baisser fortement les taux directeurs ;
- Augmenter l’offre de monnaie pour soutenir les banques et garantir une continuité normale du système bancaire malgré la crise afin d’aider les banques dans leur rôle de financement des entreprises et des ménages.
De ces politiques monétaires, il semble que les taux des crédits immobiliers seront maintenus à des niveaux très bas ou baisseront probablement plus en fonction de la situation. Depuis le 22 Janvier 2020, les Obligations Assimilées du Trésor (OAT) à 10 ans ne font que diminuer. Actuellement, elle est en territoire négatif à -0,31 % pour l’ensemble des pays européens sauf l’Italie. Cette situation s’explique par l’incertitude des investisseurs qui préfèrent des placements qui ne sont pas risqués comme les emprunts d’Etats relativement épargnés des effets du virus.
Quel lien cette situation a-t-elle avec le coronavirus et le crédit immobilier en France ? La diminution des taux d’obligations souveraines permet aux établissements de crédit de redéfinir leurs politiques internes. Les banques pourront de nouveau proposer des prêts à des taux très bas surtout aux clients qui offrent les meilleures cautions.
Possibilité d’une hausse des taux des crédits immobiliers ?
Il faut être prudent sur les questions de prévision de l’évolution du taux des prêts habitat. En 2018, beaucoup avaient anticipé une hausse des taux immobiliers pour 2019. En fin de compte, tel n’a pas été le cas, puisque les taux d’emprunt immobilier ont baissé drastiquement. Quoi qu’il en soit, le Covid-19 modifiera toutes les analyses et attentes pour les mois et même pour les prochaines années.
Une récente étude de Patrick Artus pour Natixis Research intitulé « Vers une pentification des courbes des taux d’intérêt des pays de l’OCDE après le coronavirus », met en exergue deux conséquences de la crise sanitaire susceptibles d’influencer le niveau des taux des crédits immobiliers :
- Les mesures budgétaires expansionnistes adoptées par les États vont conduire à une hausse plus élevé des taux d’endettement public que celui qui était prévu. Ceci va dégrader la qualité des crédits des États et donc provoquer une hausse des taux d’intérêt sur le long terme.
- La pandémie entraînera une réapparition des chaînes de valeur régionale, avec une production régionale plus proche du consommateur final. Cette situation va ramener vers les économies de l’OCDE des productions qui autrefois étaient réalisées dans les pays à économies émergentes aux coûts salariaux faibles, ce qui est source d’inflation, et poussera à la hausse les taux d’intérêt sur une longue période.
Ainsi, si une faible baisse des taux des prêts immobiliers pourraient avoir lieu dans les prochains mois, les avis des économistes ne sont convergents sur la prévision à moyen terme.